mercredi 24 août 2011

Intervalles


Soixante-trois pages séparent ces deux cases, lesquelles marquent le début et la fin d’une longue séquence quasi ininterrompue d’événements qui couvrent dans le récit (et dans la vie mouvementée de Karl Rossmann) un peu plus de trente-six heures. Par contre, ces pages représentent pour moi environ 1500 heures de travail, réparties sur deux ans et demi, pour le dessin uniquement. On peut y ajouter 150 à 200 heures pour l’écriture du scénario.

Le lecteur moyen mettra sans doute un peu moins d’une heure à les parcourir.

Dans mon exemplaire du roman, la même portion de récit couvre 139 pages. Je ne sais pas combien de temps Kafka a mis à les écrire. Probablement moins que moi à dessiner les miennes.

Tout ça pour dire que le temps est une matière très élastique.



mardi 16 août 2011

Jeux de mains


Chargés par Delamarche d’aller chercher le petit déjeuner de Brunelda chez la logeuse, Karl et Robinson ne parviennent à obtenir de celle-ci qu’un immonde plateau où sont amoncelés pêle-mêle restes de table et vaisselle sale. S’improvisant traiteur, Karl arrive à reconstituer, avec des gestes de prestidigitateur, un petit déjeuner présentable.




mardi 9 août 2011

Amnésie


L’autre jour, en faisant un peu de ménage dans mes archives, chose que je fais rarement, je suis tombé sur ces deux charmants croquis réalisés au crayon gras, médium que je n’utilise pratiquement jamais. Ce qui est étrange, c’est que je n’ai absolument aucun souvenir de leur origine. Je ne sais pas quand je les ai faits, dans quelles circonstances, ni si je les avais faits pour une raison particulière ou par pur plaisir. Ils peuvent dater de vingt ans ou bien de l’année dernière, aucune idée. Pourtant, même s’ils sont dans un style inhabituel, je suis convaincu d’en être bel et bien l’auteur.



vendredi 5 août 2011

Naguère et maintenant

Cette scène où l’on voit Brunelda dans son bain se faisant récurer le dos par son chevalier servant Delamarche n’est pas sans rappeler une scène analogue, tirée de Red Ketchup contre Elvis Presley (1992).


Un peu plus loin, Robinson raconte à Karl le châtiment qu’il a encouru pour avoir osé risquer un œil derrière le paravent. La case présente des similitudes avec un autre extrait provenant de la même scène de Red Ketchup contre Elvis Presley, ainsi qu’avec une autre case, tirée des aventures de Michel Risque, Le Droit Chemin, (1984), où notre héros se fait administrer le baptême par immersion.