jeudi 22 juillet 2010

Rituels

J’ai pris l’habitude de tenir un décompte précis de l’avancement des travaux sur l’album, engendrant ainsi un système de rituels compulsifs un peu maniaques et totalement inutiles. C’est peut-être parce que le travail m’est pénible et que j’ai hâte d’en venir à bout, peut-être aussi par simple anxiété.



À l’échelle de l’album entier, il y a le tableau où je tiens le registre des étapes complétées en noircissant des petits carreaux, qui deviennent en quelque sorte mon salaire, ma récompense (on pourra comparer avec le même tableau affiché sur le blog en date du 25 avril 2009 et constater ainsi à quel point le projet avance lentement).



Pour chaque page, j’inscris dans la marge de petits numéros pour classer chaque case par ordre de complexité, le chiffre un correspondant à la plus simple. J’arrive donc à un coefficient de 21 (1+2+3+4+5+6) pour un page de six cases, de 28 pour sept cases et ainsi de suite. Cependant, en règle générale, moins une page compte de cases, plus elle est longue à dessiner.



Enfin, pour les cases particulièrement élaborées, je dresse une liste des différents éléments à dessiner, en attribuant à chacun un nombre proportionnel à son importance. Le même système peut s’appliquer également au crayonné et à l’encrage.

En dépit de ce souci quasi obsessif de l’ordre et de la classification, mon atelier est par ailleurs un bordel innommable. L’être humain est fait de contradictions.

Je crois qu’il est plus que temps pour moi de terminer cet album, avant de devenir complètement gaga.

mercredi 21 juillet 2010

Fond de tiroir

En fouillant dans mes papiers, j’ai ressorti des oubliettes un projet inédit de série BD dont on voit ici la première case.

En 1995, après la disparition de CROC, nous avons été approchés, Pierre Fournier et moi, pour collaborer au magazine Safarir. Après quatre épisodes de Michel Risque et un autre de Red Ketchup, un peu plus tard, l’expérience a tourné court. Nous leur avions également proposé à l’époque un autre projet de série. Il s’agissait d’un mélange de SF et de polar, mettant en vedette un détective privé du futur ainsi que quelques personnages semi-animaliers, dans des histoires avant tout carrément débiles. Nous avons scénarisé un premier épisode, que j’ai dessiné en partie et nous avons soumis le projet à la rédaction de Safarir, qui n’a jamais daigné manifester le moindre intérêt.


Le dessin ci-dessus, qui n’a été vu par à peu près personne, date donc d’une quinzaine d’années, mais la mise en couleur est toute récente.