jeudi 3 juin 2010

Psychanalyse

J’ai rêvé la nuit dernière que le magazine CROC existait toujours, mais que je n’en faisais plus partie. Les bandes dessinées qui y paraissaient me semblaient toutes dénuées d’intérêt.
Ce n’est pas la première fois que je fais ce genre de rêve. Ça doit vouloir dire quelque chose.
Plus jeune, je croyais que, lorsque j’aurais atteint l’âge vénérable que j’ai maintenant, j’aurais acquis une certaine stabilité, que je serais plus sage, plus serein. Mais il n’en est rien. Je suis peut-être un peu plus désabusé, un peu plus fatigué (il paraît que c’est normal), mais je porte toujours en moi la même anxiété, les mêmes obsessions, les mêmes désirs inassouvis. Sauf que l’avenir se fait de plus en plus étroit.
J’ai produit en quarante ans un millier de pages de bandes dessinées et un nombre incalculable d’illustrations, dont la plupart ont été publiées. C’est beaucoup, assez en tout cas pour en avoir parfois un ras-le-bol profond, mais, en même temps, ce n’est pas assez. Je ne suis plus exactement un novice, ni un parfait inconnu, mais j’ai l’impression que tout reste à faire, qu’il n’y a rien d’acquis, que je dois encore conquérir ma place. Mais je me demande si, à cinquante-huit ans, il n’est pas un peu tard pour songer à me bâtir une carrière.
Enfin, je vais commencer par finir cet album. On verra bien pour la suite ...

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