mercredi 30 septembre 2009

Portes et Fenêtres

...D’ailleurs, comme portier en chef, je suis placé en quelque sorte au-dessus de tout le monde, car j’ai la main sur toutes les portes de l’hôtel : sur la grande porte qui est ici, sur les trois portes ordinaires et sur les dix portes auxiliaires, sans parler de toutes les petites portes et des sorties qui n’en ont pas.

Naturellement ces grands honneurs m’imposent des obligations ; j’ai le devoir envers la direction de ne laisser sortir personne qui me paraisse tant soit peu suspect ...

Franz Kafka, L’AMÉRIQUE (extrait), traduction Alexandre Vialatte

Comme on peut le voir, le texte du roman apparaît quelque peu modifié dans la BD, même si l’idée générale est respectée. Cependant, la dernière réplique, à propos des fenêtres, est entièrement de mon cru.

lundi 21 septembre 2009

Kafka rend-il intelligent ?


S’il faut en croire une savante étude, effectuée récemment en Angleterre, la lecture des œuvres de Kafka, particulièrement les plus absurdes, aiderait à développer l’intelligence. Apparemment, l’effort de chercher à donner un sens là où il n’y en n’a pas constituerait une gymnastique mentale des plus salutaires.

Je me disais aussi...

Pour en savoir plus long :

http://www.guardian.co.uk/books/2009/sep/17/kafka-enhances-cognitive-functions-study 

http://www.boingboing.net/2009/09/16/reading-kafka-improv.html
 
Merci à Pierre Fournier pour l’information.

jeudi 17 septembre 2009

Chapitre VII : Un Refuge





J’ai presque terminé le chapitre VI, il ne reste qu’un peu d’encrage et de tond de gris. Je commence peu à peu à entrer dans le chapitre VII, le plus long de l’album, qui raconte comment Karl, chassé de l’hôtel Occidental comme un hors-la-loi, se verra forcé de trouver refuge chez ses pires ennemis.

On peut dire que j’ai du pain sur la planche. Au programme :

  • Des faubourgs surpeuplés
  • Un appartement capharnaümesque
  • Une poufiasse acariâtre
  • Des voisins malveillants
  • Un mari éconduit et des domestiques en chômage
  • Un déménagement pénible
  • Des balcons et des escaliers qui n’en finissent pas
  • Une poursuite à la Buster Keaton
  • Un meeting politique qui tourne à l’émeute
  • Quelques bonnes bagarres

Tout ça et plus encore en 34 pages. Presque l’équivalent d’un album régulier complet.

jeudi 10 septembre 2009

Encore un exercice de style ?


À des fins expérimentales, j’ai encré deux cases dans un style qu’on pourrait qualifier de «ligne claire pure et dure», un peu à la Joost Swarte. Pour ce faire, j’ai utilisé la tablette graphique, en utilisant exclusivement l’outil crayon, sans aucune variation (j’ai ensuite appliqué les tons de gris comme d’habitude). Le trait est exactement le même partout, comme un fil de fer qui délimite les formes, sans en faire partie. La ligne devient une pure abstraction.

C’est un travail assez laborieux, qui donne parfois l’impression de dessiner avec un marteau. La ligne est grossière et tremble un peu. Comme l’épaisseur du trait est la même à l’avant-plan et à l’arrière-plan, pour les éléments principaux comme pour les petits détails, ça donne un dessin aplati, sans profondeur.

Et pourtant, graphiquement, l’effet est intéressant. Le trait, bien que plus grossier, reste étonnamment lisible, surtout au format réduit, et prend une qualité quasi hergéenne.

N’empêche, je vais continuer à m’en tenir à mon bon vieux Winsor-Newton, série 7, numéro 3. Pour comparer, j’ai ajouté à côté les deux cases encrées de la façon habituelle, telles qu’elles apparaîtront dans l’album.

mardi 1 septembre 2009

Variations en gris

Je me suis amusé à trafiquer quelque peu sur Photoshop la page 72 de l’album. Simple expérience, rien de très compliqué –une affaire de quelques minutes– mais je trouve le résultat intéressant. Il s’agit presque d’une abstraction, mais, curieusement, le dessin reste lisible. Ça demeure encore, d’une certaine manière, de la ligne claire.

Je n’irais peut-être pas jusqu’à refaire tout l’album de cette façon, mais qui sait ? Je pourrais peut-être faire paraître L’Amérique ou le Disparu en deux versions, l’une «normale» pour les gens normaux et l’autre pour les esthètes...