mercredi 7 octobre 2009

Faubourg I

Au début du chapitre VII, Karl arrive en taxi en compagnie de Robinson à l’immeuble où habite ce dernier avec Delamarche et la cantatrice Brunelda, dans un quartier populeux, que Kafka décrit comme «un faubourg éloigné». Éloigné de quoi ? De l’hôtel Occidental, sans doute. S’agit-il d’un quartier de New York, ou bien de la ville fictive de Ramses ? L’auteur ne précise pas davantage.

J’ai imaginé une rue qu’on pourrait situer quelque part à Brooklyn, ou encore dans le Lower East Side. Dans l’album, le chapitre s’ouvre sur une vue d’ensemble de la rue en question, au moment où le taxi arrive devant l’immeuble. C’est le genre de case qui peut demander une semaine de travail à elle seule, comme celle de la page 14, dont elle est un peu l’écho (voir chapitre II, dans le message du 20 janvier du présent blog) et qui montrait l’immeuble de l’oncle Jacob, au cœur du quartier des affaires de Manhattan.

Lorsque j’ai à dessiner une case de cette complexité, je commence par jeter sur la planche une première ébauche, très sommaire, que je retravaille ensuite par calques successifs de plus en plus précis, sur papier vélin, avant de revenir à la planche.

Je présente ici cette première esquisse, qui sera suivie des états successifs du dessin jusqu’à la version finale, un peu comme je l’avais fait dans le message du 27 juin («Une case»). Mais aujourd’hui, histoire de ménager un peu de suspense et aussi parce que cette case-ci est beaucoup plus longue à réaliser, je ne montre qu’une étape à la fois.


Évidemment, c’est un fouillis total, mais il faut bien commencer quelque part.

On notera le petit ballon de dialogue «Alors, c’est ici que tu habites ?», qui focalise le regard et nous fait entrer tout de suite dans l’action. La case n’est plus simplement un paysage urbain, mais fait déjà partie du récit.

C’est à suivre.

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